28.11.10

Cybernétique des masques

Ces souvenirs qui sont les miens
En hologrammes tachés de noir
Crient fort et battent des mains
Pour se faire voir.

Incursion à temps plein
Dans la narration de l’histoire.

Le jadis, le déjà, le avant, 
Calquent le maintenant.
Cycle répété
Séquence doublée
Passé joué en boucle.

Personnages d’antan,
Acteurs nouveaux,
Décors et costumes contemporains,
Script ancien.
C’est du prêt-à-porter recyclé
Cette destinée qu’on pense créer.

L’usine de transformation qu’est la vie
Distille la matière brute,
Nous habillant du concentré
Des souffrances et des croyances des parentés,
Nous faisant jouer drame ou comédie
En figures imposées.

Travail de moine ou de titan que de déchirer sa chemise et se démaquiller.
La nudité donne froid et rend vulnérable.
Quand t’es tout nu,
On te traite d’impudique, d’exhibitionniste ou du plus pauvre d’entre les pauvres.

Bien beau de crier « Bas les masques! »
Tu en connais beaucoup, toi
Des humains sans empreintes au visage,
Sans marques au fer rouge,
Sans armure ou carapace,
Sans code barres imprimé au dos,
Sans habits prêtés,
Ni chaussures empruntées?

Même sur les enfants
L’histoire laisse une patine
Qui rappelle aux parents
Un ou une telle et son tempérament
Faisant d’eux les récipiendaires 
D’une relation clonée
Sur d’anciens partenaires
Réels ou imaginés
Dont ils ne peuvent plus se défaire.